Recommandations Santé Canada :la diversification chez les 6-12 mois

Article mis à jour en mai 2023

Santé Canada a publié son énoncé sur les recommandations pour la nutrition des enfants de 6-24 mois.Il s’agit d’un énoncé conjoint de Santé Canada, de la Société canadienne de pédiatrie, des Diététistes du Canada et du Comité canadien pour l’allaitement qui concerne l’allaitement et la diversification alimentaire chez les 6-24 mois.

Voici un résumé des passages les plus importants à mon avis (extraits directement copiés du site web de Santé Canada). 


Augmenter progressivement la fréquence quotidienne à laquelle des aliments complémentaires sont offerts, tout en continuant l’allaitement maternel.

De l’âge de six à huit mois, les parents et les dispensateurs de soins devraient tenter de donner deux ou trois repas et une ou deux collations composés d’aliments complémentaires, selon l’appétit du nourrisson plus âgé (OMS, 2009). Au cours de cette étape initiale, il est important que les parents et les dispensateurs de soins soient sensibles aux signes d’appétit.

La quantité de nourriture offerte devrait également se fonder sur les principes de l’alimentation sensible aux besoins de l’enfant.

La teneur en nutriments et la fréquence des repas devraient être adaptées aux besoins du nourrisson plus âgé (OPS, 2003). On devrait encourager les parents et les dispensateurs de soins à commencer en donnant de petites quantités d’aliments composant les repas de la famille, modifiés pour obtenir une texture et une grosseur appropriées à son âge et à son stade de développement. Ils devraient offrir plus de nourriture selon son appétit et ses signes de faim.

On peut donner au nourrisson âgé entre 9 et 11 mois jusqu’à trois repas par jour et une ou deux collations, également selon son appétit. La fréquence des repas et la quantité de nourriture augmentent avec l’âge, afin de tenir compte des besoins énergétiques plus élevés pour le développement et la croissance (OMS, 1998).

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Des viandes et des substituts de viande riches en fer ainsi que des céréales enrichies de fer comme premiers aliments complémentaires. Encourager les parents et les dispensateurs de soins à progresser vers l’introduction de différents aliments nutritifs composant les repas de la famille.

À partir de six mois, les aliments complémentaires du nourrisson plus âgé peuvent être composés d’un grand nombre des mêmes aliments nutritifs consommés par la famille. Ils devraient être préparés et servis avec peu ou pas de sel ou de sucre ajouté (OMS, 2009).

Introduire des viandes et des substituts de viande riches en fer ainsi que des céréales enrichies de fer. Mis à part le fait que les aliments riches en fer sont les premiers aliments, il n’y a aucun ordre de priorité particulier pour l’introduction d’autres aliments ou groupes alimentaires (à l’exception du lait de vache). Les légumes, les fruits et les produits laitiers tels que le fromage et le yogourt peuvent être introduits dès 6 mois, en même temps qu’une variété d’aliments riches en fer.

Encourager les parents et les dispensateurs de soins à faire participer les nourrissons et les jeunes enfants aux repas en famille.

Veiller à ce que les textures grumeleuses soient introduites au plus tard à 9 mois. Encourager l’introduction de différentes textures, modifiées à partir des repas de la famille, avant l’âge d’un an.

Lorsqu’on commence l’alimentation complémentaire, le nourrisson plus âgé développe les mouvements mandibulaires de haut en bas, qui lui permettent de « mâcher ». Ces mouvements permettent la consommation de certains aliments solides tels que des craquelins, des rôties et des céréales prêtes-à-manger, peu importe si les dents sont apparues (Morris et Klein, 2000; OMS, 1998).  Il est important que les parents et les dispensateurs de soins donnent une variété de textures douces (telles que des aliments grumeleux, cuits jusqu’à tendredeté et finement hachés, en purée, écrasés ou broyés) et d’aliments à manger avec les doigts à partir de l’âge de six mois. Les aliments qu’on mange avec les doigts sans danger comprennent des morceaux de légumes et de fruits bien cuits, des fruits mûrs et tendres comme des bananes, de la viande cuite finement coupée, hachée ou écrasée, du poisson sans arêtes et du poulet, du fromage râpé, des croûtes de pain ou des rôties.

L’efficacité d’un nourrisson plus âgé à consommer des aliments en purée atteindra un sommet à l’âge d’environ 10 mois, mais leur capacité de consommer d’autres aliments solides continuera de s’améliorer jusqu’à l’âge d’environ 24 mois (OMS, 1998

Le nourrisson plus âgé peut avoir un réflexe naturel d’un haut-le-cœur, et l’on devrait en discuter avec les parents et les dispensateurs de soins.

Encourager une alimentation sensible aux besoins de l’enfant en fonction de ses signes d’appétit et de satiété.

Pour éviter de sous-alimenter ou de suralimenter le nourrisson et le jeune enfant, les parents et les dispensateurs de soins doivent être sensibles aux signaux d’appétit et de satiété émis par les nourrissons et les jeunes enfants.

  • Permet à l’enfant de guider l’alimentation
  • Assure l’équilibre entre apporter de l’aide à l’enfant et l’encourager à s’alimenter seul, d’une manière appropriée à son niveau de développement.
  • Suppose un contact visuel et des encouragements verbaux positifs, mais aucune contrainte verbale ou physique
  • Suppose l’utilisation d’ustensiles appropriés à l’âge de l’enfant et à sa culture
  • Permet de réagir aux signes précoces d’appétit et de satiété
  • Réduit les distractions pendant les repas, les collations, les tétées ou les boires
  • Permet de prendre un repas dans un environnement confortable et sécuritaire
  • Tient compte des besoins de l’enfant, notamment des changements dans son état physique et émotionnel
  • Permet d’offrir différentes combinaisons d’aliments, de goûts et de textures

Pour les nourrissons plus âgés et les jeunes enfants, les parents et les dispensateurs de soins proposent une sélection d’aliments nutritifs, préparés et servis de façon sécuritaire, en plus de la source de lait offerte à l’enfant. À l’âge d’un an, les parents et les dispensateurs de soins deviennent responsables du moment et de l’endroit où la nourriture est consommée, en offrant des collations et des repas réguliers. Quel que soit son âge, l’enfant décide quelle quantité il veut manger et s’il veut manger (Satter, 2000).

Les parents doivent avoir confiance en la capacité de leur enfant de décider quelle quantité il veut manger et s’il veut manger (Satter, 2012). Ce type de soutien favorise l’autonomie (Satter, 1996).

Favoriser les aliments à manger avec les doigts pour encourager l’enfant à s’alimenter lui-même.

L’ajout d’aliments à manger avec les doigts aux premiers aliments complémentaires encourage l’enfant à manger seul dès le début (Townsend et Pitchford, 2012; Rapley, 2011). On estime que cette méthode favorise la période cruciale du développement oral et moteur pendant laquelle le nourrisson plus âgé est prêt à toucher la nourriture et à la « mâcher » (OMS, 1998; Rapley, 2011; Sachs, 2011; Wright, Cameron, Tsiakas et Parkinson, 2011).

Encourager l’enfant à boire dans une tasse ouverte en l’aidant au début.

Lorsqu’on introduit des liquides autres que le lait maternel, soit de l’eau, on peut utiliser une tasse ouverte. Il a été démontré que l’utilisation d’une tasse ouverte est une habileté sécuritaire et facile à apprendre pendant la petite enfance (Howard et coll., 2003; Lang, Lawrence et Orme, 1994).

On peut offrir de l’eau au nourrisson plus âgé dans une tasse ouverte en même temps que des aliments complémentaires. La nutrition du nourrisson né à terme et en santé : Recommandations pour l’enfant âgé de 6 à 24 mois Le passage du biberon à la tasse ouverte devrait se faire vers l’âge de 12 mois (IOM, 2011; AAP, 2009).

Consommer une variété d’aliments riches en fer. Veiller à ce que des aliments comme la viande et les substituts ainsi que les céréales enrichies de fer soient offerts chaque jour à plusieurs reprises

Attendre que l’enfant ait entre 9 et 12 mois pour introduire le lait de vache. Recommander de limiter la consommation de lait de vache à une quantité ne dépassant pas 750 ml par jour.

.*** Les aliments riches en fer et l’introduction du lait de vache feront l’objet d’une autre publication*** Si vous êtes intéressés à lire ce que Santé Canada en dit, allez lire l’énoncé complet!

Une surveillance doit être exercée en tout temps pendant que le nourrisson ou le jeune enfant est en train de manger.

Les parents et les dispensateurs de soins doivent surveiller le nourrisson ou le jeune enfant pendant qu’il mange et interagir activement avec lui. L’enfant doit être en position assise, ne doit pas être allongé, marcher, courir ou avoir des distractions lorsqu’il mange. Une bonne façon d’exercer une surveillance adéquate est de faire manger l’enfant avec le reste de la famille au moment du repas familial.

Éviter d’offrir des aliments solides durs, petits et ronds, lisses et collants, car ils peuvent être aspirés et causer l’étouffement.

Les aliments solides durs, petits et ronds, lisses et collants peuvent bloquer les voies aériennes de l’enfant (Société canadienne de pédiatrie, 2012; Rourke, Rourke et Leduc, 2011). Les aliments suivants sont dangereux pour les enfants âgés de moins de quatre ans : bonbons durs ou pastilles pour la toux, gommes à mâcher, maïs soufflé, guimauves, arachides ou autres noix, graines, poissons avec arêtes; collations enfilées sur des cure-dents ou des brochettes (Société canadienne de pédiatrie, 2012; American Academy of Pediatrics, 2010). L’aliment le plus couramment associé à un étouffement mortel chez les enfants est le hot dog (American Academy of Pediatrics, 2010). Les hot-dogs et les saucisses sont plus sécuritaires pour les enfants lorsqu’ils sont coupés en dés ou sur la longueur. Les aliments qui suivent sont sécuritaires lorsqu’ils sont préparés de la façon décrite :

  • Carottes crues et fruits durs comme des pommes, râpés
  • Enlever les noyaux des fruits
  • Couper les raisins
  • Fine couche de beurre d’arachides sur des craquelins ou des rôties. Le beurre d’arachide servi seul ou dans une cuillère pose un danger potentiel, car il peut coller au palais ou sur la paroi postérieure du pharynx et former une couche obstructive difficile à enlever, causant l’asphyxie (AAP, 2010).
  • Aliments ayant une texture fibreuse ou filandreuse, coupés finement, tels que du céleri ou de l’ananas.

La préparation et l’entreposage sécuritaires des aliments pour éviter les maladies d’origine alimentaire. Recommander d’éviter les produits contenant de la viande, des œufs, de la volaille ou du poisson cru ou pas assez cuit; le lait et les produits laitiers non pasteurisés; des jus non pasteurisés et la contamination croisée entre les aliments cuits et crus.

Ne pas donner de miel à un enfant de moins d’un an, pour aider à prévenir le botulisme infantile.

 


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Consultez l’énoncé complet ici : Santé Canada, Société canadienne de pédiatrie, Diététistes du Canada et Comité canadien pour l’allaitement (2014) La nutrition du nourrisson né à terme et en santé : Recommandations pour l’enfant âgé de 6 à 24 mois.

Source des images : Santé Canada

Rédigé par Emilie Pinard

Révisé et actualisé par Laurence Morency-Guay